Le Projet de Sécurité et de Sécurisation Alimentaire Familiale et Communautaire (PSSAFACO) de 1995 à 2011
Introduction
Suite à une étude nutritionnelle et socioéconomique dans les communes de Soboundou, Koumaïra et Banikane Narhawa du cercle de Niafunké, région de Tombouctou sur financement ICCO. Ces trois Communes font partie de la liste des communes vulnérables que le SAP (Système d’Alerte Précoce) a identifiées comme communes à risque alimentaire. Les résultats de cette étude de base ont démontré un taux de malnutrition qui est dans l’ordre de 22 à 25%, dont 15,04 % de cas modérées et 10,26% de cas graves pour l’ensemble des trois communes enquêtées. A cet effet, que le projet de Sécurité et de Sécurisation Alimentaire Familiale et Communautaire a été initié pour 40 villages les plus touchés de ces Communes.
Problématique
L’OMAES s’est implantée dans la Région de Tombouctou bien avant la rébellion de 1990– 1995. C’est après la signature des accords de paix en 1995 que l’OMAES a démarré des enquêtes sur la sécurité et la sécurisation alimentaire dans les cercles de Goundam, Diré et Niafunké pour identifier le degré d’insécurité alimentaire des familles rurales et en même temps évaluer les taux de malnutrition des enfants de moins de cinq ans. Les résultats des enquêtes menées ont montré que le cercle de Niafunké était le plus vulnérable. La plupart des familles souffraient d’une grande insécurité alimentaire avec un taux de malnutrition infantile des plus élevés. L’Arrondissement de Banikane est celui qui a le plus souffert de cette crise alimentaire et nutritionnelle.
L’OMAES a fait le choix de n’intervenir que dans le cercle de Niafounké à cause du taux élevé de malnutrition dans la Commune de Banikane. Les interventions ont été financées pendant toute la durée du projet par le partenaire hollandais SOH – Entre Aide Œcuménique et puis par ICCO, son partenaire direct.
Voici quelques problèmes à résoudre dans ses communes d’intervention :
- L’insuffisance de la production alimentaire (insuffisance quantitative et qualitative) ;
- La malnutrition des enfants de 0 à 5 ans ;
- L’insuffisance organisationnelle des associations féminines pour entreprendre des activités de sécurité et de sécurisation alimentaire
- Le manque de capacités techniques pour déceler et prendre en charge les cas de malnutrition ;
- Crédit agricole (devenu crédit épargne) ;
- Activités génératrices de revenus avec sensibilisation en santé et nutrition pour les femmes et;
- L’inexistence de structures faîtières creuset des initiatives villageoises en matière de prise en charge des problèmes de développement villageois et le manque de stratégies locales de prévention des crises alimentaires cycliques.
L’objectif global visé est d’améliorer durablement la sécurité alimentaire des ménages décapitalisés par des crises alimentaires dans 3 communes du cercle de Niafunké.
Cette phase du PSSAFACO a concerné 10 250 habitants pour les 24 villages dont 5 230 femmes pour 5 020 hommes.
Les axes stratégiques de ce programme ont été :
- L’amélioration de la production agricole et animale en vue d’assurer la disponibilité de la nourriture en quantité suffisante ;
- La diversification du régime alimentaire des populations à travers un apport en éléments de valeur nutritive reconnue ;
- L’accessibilité des aliments à tous par l’accroissement des revenus des femmes (en mettant en place un sous-programme <Activités Génératrices de Revenus>), afin de leur permettre de mieux contribuer aux dépenses de soins et d’entretien de leurs ménages ;
- l’accroissement de la capacité des bénéficiaires à gérer les activités mises en place à travers la recherche de l’efficacité, de l’efficience et de la durabilité.
L’HISTOIRE DES DIFFERENTES PHASES ET LES
ADAPTATIONS
- En 1996 : phase pilote (démarrage) du projet avec cinq (5) villages de la Commune de Banikane-Narhawa à savoir : Banikane village, Koïba, Ballal, Kaba et Wonko qui totalisent une population de 2478 habitants dont 1264 femmes pour 1214 hommes.
- De 1997 – 2000 : première phase : en plus des 5 anciens villages, le projet a fait une extension des activités dans quinze (15) nouveaux villages suite aux résultats probants de la phase pilote et à la demande sans cesse croissante des populations de la zone pour bénéficier de l’appui du projet ; soit un total de vingt (20) villages répartis sur les trois communes : Banikane Narhawa ; Koumaïra et Soboundou. L’ensemble de ces villages totalise une population de 7635 habitants dont 3894 femmes et 3741 hommes.
- De 2000 – 2003 : Deuxième phase
- De 2003 à 2006 : Troisième phase ou phase de consolidation des acquis et l’autonomisation des communautés bénéficiaires. Elle a concerné essentiellement les mêmes villages qui, en 2006, comptaient 8 491 habitants dont 4 331 femmes et 4 160 hommes. Le projet de Sécurité et de Sécurisation Alimentaire Familiale (PSSAF) a pris fin en 2006. Nous avons trouvé que le projet de sécurité alimentaire n’est pas uniquement pour les familles bénéficiaires directes mais aussi pour la communauté villageoise entière à travers les apports de la banque de céréales, du maraichage, du petit élevage et des démonstrations culinaires. C’est pour ne pas stigmatiser les familles bénéficiaires directes par rapport aux autres familles qu’il est apparu important d’ajouter la dimension « communautaire ».
- Le nouveau programme dénommé Projet de Sécurité et Sécurisation Alimentaire Familiale et Communautaire (PSSAFACO) a démarré ses activités à partir de 2007 selon la chronologie suivante :
- 2007 à 2009 : Quatrième phase du PSSAFACO. Elle a concerné 20 nouveaux villages des communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou. Cette quatrième phase du PSSAFACO a concerné 9 302 habitants pour l’ensemble des 20 villages dont 4 750 femmes et 4 552 hommes.
- 2010 à 2012 : Cinquième phase du PSSAFACO. Cette phase a concerné 24 villages.
SECURITE ET SECURISATION ALIMENTAIRE FAMILIALE ET COMMUNAUTAIRE
APPROCHE GROUPEMENTS DE FEMMES • CERCLE DE NIAFUNKÉ • REGION DE TOMBOUCTOU
Des communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou. Toutefois, il faut préciser que deux villages de la commune de Fittouga ont bénéficiés des actions du projet.
Les principales activités du projet ont porté sur les banques de céréales ; le petit élevage ; le maraîchage ; le suivi nutritionnel ; le renforcement des capacités et l’appui/conseil des communautés et des conseils communaux.
Les partenaires du projet sont les suivants : les autorités communales, les comités locaux et communaux de sécurité alimentaire, les autorités administratives et les services techniques.